Hey ! J’espère que tout baigne dans l’huile pour toi et que tu n’as pas trop abusé de la friterie d’Equita Lyon. Pour ma part je me suis accordée une petite pause « évasion » en montagne ce week end ; ça nous a bien ressourcé ! Mais je reviens à mes claviers car beaucoup beaucoup beaucoup de personnes qui voient mes storys sur insta me questionnent sur les fameux tapis sur lesquels dort désormais la grosse Patate. Ce sont les tapis Physiogom by Fautras et voilà bientôt 6 mois qu’ils sont éprouvés avec ma petite troupe de chevaux.
Qu’est ce que le tapis PhysioGom ?
Le tapis PhysioGom est le plus gros matelas que j’ai pu trouver sur le marché. Il se présente sous la forme de « bande » de 2m80 de long et 50 cm de large. Son épaisseur est de 8 cm. Chaque bande s’assemble comme des tuiles: il y a une rainure sur le dessous qui permet de faire glisser le tapis pour l’emboiter parfaitement de façon à ce que cela reste bien solidaire et surtout : étanche.
Oui, contrairement aux dalles de box « classiques », le caoutchouc n’est pas perméable. Il ne laisse pas passer l’urine dessous. Celle-ci s’écoule dans les rainures.
L’objectif de ce tapis est donc de se passer de litière sans pour autant enlever du confort à ton cheval.
Le tapis physiogom isole bien du sol : quand il fait froid il protège le cheval de la fraicheur du sol, et quand il fait chaud il reste frais !
Mais pourquoi diable avoir fait ce choix ?
Trouver le meilleur confort pour mon cheval
Je ne vais pas te cacher que je lorgnais sur cette petite invention depuis de nombreuses années dans le projet d’aménager la maison parfaite de ma Patate. Quand je l’ai vu pour la première fois au Salon du Cheval, je t’avoue je me suis dit » non ça va pas le faire ». C’était vraiment trop dur à mon goût. Et ces bosses là … ça me choquait !
L’ensemble parait très dur , et on se dit vite que c’est inconfortable : non Pompon va être traumatisé ! Puis j’ai laissé le temps passer. J’ai cherché d’autres alternatives, des matelas, certains même remplis d’eau. Mais vraiment, je trouvais dommage de ne pas occuper toute la surface du box, en effet, mon cheval ne se couche jamais exactement au milieu de son box ! J’avais également pour objectif de limiter la quantité de litière.
Tout en économisant en volume de fumier
Oui, la paille c’est pas cher mais c’est compliqué à évacuer et à gérer quand tu n’es qu’un simple mortel, (comprendre : pas agriculteur !) . D’autant plus que j’ai un métier et une vie plutôt prenante, et il est hors de question d’être de corvée de curage le week end !
On avait déjà opté pour une litière en pellets de bois. La solution nous paraissait la moins coûteuse en main d’oeuvre et nous permettait de diminuer radicalement le volume de fumier. Sauf que ça n’effaçait pas complètement la corvée du curage (même si ça la décalait dans le temps ! ).
La question du confort étant principale pour moi , je ne me voyais pas faire dormir mon cheval uniquement sur les pellets de bois. C’est là que la question du tapis est revenue à la charge. Car oui, mettre des dalles en caoutchouc « basique » ça lui offre du confort, mais si l’urine passe dessous c’est totalement contre-productif pour la femme de ménage de la grosse Patate que je suis devenue !
Le tapis Physigom est donc revenu avec ses arguments
J’ai une nouvelle fois pesé le pour et le contre de ce tapis. Quelques années plus tard, j’ai pu voir des retours de personnes ayant passé le cap, et finalement les chevaux s’y sont plutôt bien accommodés. C’était une de mes craintes, mes chevaux princesses arriveraient-ils à se faire à ce mode de vie si curieux ? Car je crois qu’ils n’ont tous connu que les boxes de paille.
Bien-sûr, quand j’en ai parlé à mon entourage beaucoup étaient dubitatifs (un peu comme moi quelques années auparavant.). Les arguments qui revenaient : « mais comment peut-on se coucher sur un sol si dur? ». Ce à quoi je leur décrivais l’image d’un cheval dans un pré qui se couche parfois sur des sols durs.
Notre conception de cavalier a été formatée. On a envie de voir son cheval dormir dans un énorme oreiller de paille. Mais cette conception est quelque-peu erronée. Car la paille n’a pas un niveau constant le cheval dort dans un lit « tordu« , et qui s’écrase très fortement sous son poids.
Mon crash test
La mise en place
J’ai donc investi dans 5 tapis par box. 6 auraient pu rentrer, mais j’avais peur qu’on ne puisse plus les manipuler si besoin était ou que ce soit compliqué de nettoyer contre les parois.
Je voulais faire un U de litière autour des tapis. A l’anglaise en somme.
Chaque « plaque » pèse un âne mort : 70kg. Autant te dire qu’il faut avoir de gros bras. Et tout seul c’est totalement IMPOSSIBLE de les manipuler. Il faut être 2 (costauds) ou 3 voir même 4 pour aider à bien tout placer.
L’installation est la phase la plus complexe. Car il faut bien tout emboiter et faire bien glisser pour que chaque tuile soit alignée, et que l’étanchéité soit ainsi garantie.
Nous avons placé le sens d’écoulement sur le devant du box. Les rainures ont une légère dénivélation il faut en tenir compte pour que l’entretien soit optimal. En ce sens, on a préféré pousser le fumier et l’urine vers la porte et le couloir de l’écurie plutôt que vers le fond du box.
Certes, on se retrouve parfois avec un peu d’urine dans le couloir, mais un peu de copeaux pour absorber ou un seau d’eau et le tour est joué. L’importance de la conception de la dalle béton prend également tout son sens :nous avons fait une petite « cuvette » progressive devant les box afin d’aider à évacuer les liquides du barn’s.
Nous avons donc disposé la litière sur le devant du box et sur les côtés de façon à ce que la litière joue son rôle d’absorbeur à urine. (oui l’article ne va va pas être très glamour on va parler pipi caca ça va être génial pour le référencement Google !)
C’est surtout devant qu’on a besoin de litière : étant donnée que c’est là que l’urine s’écoule. Sur les côtés c’est surtout pour aider à ramasser les crottins et éviter que le cheval soit dans un « trou ».
2 coloris au choix.
Fautras propose un choix de 2 coloris : noir ou marron. Oui c’est un peu de la coquetterie à ce niveau, mais nous avons pris les tapis couleur Marron. Mais comme tu peux le constater sur les photos, le beau marrons est devenu très sombre avec le temps bref c’est un détail dont on pourrait se passer (quoi que mettre un sol multicolore avec des couleurs PEPS ce serait fun non ?? 🤪)
La corvée de nettoyage ?
Si tu veux voir en vidéo à quoi ressemble le nettoyage du matin c’est ici
Au niveau des étapes
- On racle tout ce qui dépasse (avec la super raclette) on amène le tout dehors du box ou sur les copeaux.
- Si il y a de l’urine qui continue de « stagner » dans les rainures, on met un peu de pellet de bois dessus et ça absorbe le tout ! (le choix de la litière doit être murement réfléchi également pour ce style de tapis)
- On repasse un petit coup de raclette pour décoller les petits restants
- Et un petit coup de balai pour les finitions.
Petit Tips de Ginette
Nous avons reconverti un balai de jardinage en plastique vraiment génial pour les finitions c’est une sorte de balai brosse mais qui quand on l’utilise dans un sens racle super bien en rentrant dans les interstices.
Tu pourras le chopper en magasin de jardinage voici un exemple ici
Est-ce vraiment « rentable » ?
Alors clairement c’est un investissement non négligeable. C’est également pour ça qu’il m’a valu pas loin de 2 ans de réflexion !
Mais si on compte. Pour équiper un box nous étions à 810 euros par box. Ce à quoi il faut ajouter les frais de livraisons variable en fonction de ta géolocalisation…. Oui c’est là que ça pique !
Parlons des économies en litière. Notre palette de granulés de bois commandée en juillet a été consommée en 4,5 mois. Ce qui fait moins de 4 sacs de 15kg par cheval par mois environ. Et franchement je crois qu’on peut encore réduire la consommation car on a tendance à virer pas mal de copeaux propre ou qui pourrait absorber encore quelques jours !
Si on n’avait pas de tapis on aurait consommé la palette en…. 6 semaines ! L’économie se fait donc ici. Et imaginez donc également le volume du fumier ! C’était notre principal problème. Nous ne pouvons pas nous permettre de stocker de grands volumes de paille, qu’il faut évacuer une semaine plus tard. D’autant plus que les agriculteurs sont de plus en plus réfractaires à récupérer du fumier « paille ».
Ce qui n’est pas le cas pour notre cher fumier. En effet,les agriculteurs du coins se battent pour le récupérer car il n’est pas « souillé » de paille. Le copeaux de bois se délite et forme un petit amas avec le crottin bien compact, et « propre ».
L’agriculteur qui récupère le fumier le mélange à la terre pour le revendre en TERREAUX. Bref on est dans la boucle du recyclage, et je trouve ça fantastique !
L’amortissement coût litière / investissement tapis
D’après les calculs on mettra environ 18 mois à amortir l’investissement si on compte les économies que l’on va faire en litière.
Mais on en parle de l’économie de main d’oeuvre et de temps passé ? Le temps c’est de l’argent n’est-ce pas ? Personnellement, j’y trouve mon compte. Je passe 10 minutes à nettoyer a fond le box de mon cheval le matin et l’après midi a peine 5 minutes. 15minutes par jour en somme.
C’est pour moi inférieur au temps que je passerai à : pailler le box le matin, enlever les crottins une à deux fois par jour (oui je sais en Ile de France il existe très peu de pension qui ont conscience de l’intérêt d’enlever les crottins quotidiens…) et le fameux curage hebdomadaire qui certes peut t’économiser une séance de musculation. Mais c’est moins glamour avouons-le !
Alors c’est sur quand les chevaux sortent moins à cause de la superbe météo ça demande plus d’entretien mais clairement c’est pas pire que de curer un box paillé. C’est surtout beaucoup moins physique !
Et l’avis des chevaux dans tout ça ?
Oui, ils sont les principaux concernés par cette affaire ! Pour les acclimater à cette nouveauté on les a mis quelques heures pour qu’ils « découvrent ». On a eu un léger mouvement de panique quand on les a mis tous les 4 car ils n’étaient pas habitué au bruit que faisaient leur sabot sur les dalles (et surtout ils entendaient le voisin faire du bruit c’était « flippant » ! ) . Mais ils s’y sont très vite fait et au bout de 3 ou 4 essais d’acclimatations ils était « chez eux ».
La petite commission en question
Certains chevaux peuvent être un peu « princesse » sur les bords et n’acceptent d’uriner que dans 80cm de paille. Sur 4 chevaux un s’est « retenu » la première nuit. Mais dès le lendemain il s’est décomplexé. C’est une habitude à prendre. Pour information nous n’avons pas de jument, je me suis d’ailleurs posé la question de ce que ça pouvait faire pour une jument qui n’urine pas « dans le même sens » qu’un hongre (j’ai des question existentielles ! ).
Désormais, ils se sont totalement fait à leur box. Ils ont même leur « coin » pipi et popo. (ce qui nous facilite encore plus la tâche de ménage !!! )
Et pour ceux qui se demandent (oui je suis sûre que ça t’a traversé l’esprit). Non mon cheval ne se mouille pas quand il se couche ! La rainure du physigom est assez profonde, et elle se draine toute seule. J’en suis moi-même étonnée, les chevaux ne sont pas si sales que ça, enfin pas plus que dans un box de paille ou de copeaux.
Après je ne te cache pas que l’hiver j’ai banni l’idée d’avoir une couverture « écurie », pas de couverture velvet en vue donc dans les prochaines shopping-list !!! (ouf on est sauvés ! ).
Et le dodo ?
Ils se sont très vite fait à leur nouveau lit, certes les premières nuits, ils n’osaient pas se coucher. Mais dès qu’ils ont adopté leur environnement (nota: on a installé les tapis dans une nouvelle écurie, cela faisait donc deux nouveautés pour eux ! ), ils se sont couchés au bout de la 3ème nuit. Désormais Tinka’s se fait de belles siestes la nuit dans son box étalé comme une crêpe. Preuve que ça doit être bien confortable.
Sur le côté « dur » du tapis ; quand on les vois marcher on voit que le caoutchouc se déforme légèrement sous leur poids. Pour notre poids plume ça ne fait rien mais on le voit quand ils se déplacent.
Sont-ils gênés par les rainures?
Absolument pas ! Je dirais même que ça stimule plutôt bien la circulation sanguine. Depuis que Tinka’s est sur les Physiogom, quelque-soit la température, il n’a pas présenté d’engorgement des postérieurs. Alors qu’habituellement j’y ai droit au moins une fois par trimestre.
L’effet positif de ces tapis est là : le sol, contrairement à un sol paillé, est constant. Je m’explique : le cheval dans un box de paille fait des tas à droite à gauche, ça se mélange avec quantités variables de crottins, d’où résulte un monticule aléatoire. Le cheval marche donc sur un sol parfois « haut » parfois « bas » et après réflexion, je ne suis pas sûre que ça soit l’idéal. Surtout que parfois même ils se retrouvent directement sur le béton !
Et avec les fers ça donne quoi ?
Aucun soucis avec les chevaux ferrés. Pas de glissage pas de pied coincé.
Les « contraintes » induites par ce choix de « non litière »
Evidemment, il y a un paramètre à ne pas négliger. D’ailleurs il n’est pas à sous-estimer qu’il y ait une litière ou pas ! C’est le foin. C’était un peu mon « angoisse« , j’enlevais le principal loisir de mon cheval qui est de fouiller dans sa paille. Et oui ils n’ont pas Netflix ! Et certains chevaux peuvent déclencher des TICS, des ulcères et j’en passe si on modifie trop fort leur environnement.
J’ai donc tout fait pour que d’une part il passe le plus clair de son temps dehors (même sous la pluie battante) et d’autre part, que lorsqu’il est dans son box, il dispose toujours d’un bon stock de foin. Fort heureusement, quand M. Patate est repu, il ne se goinffre pas (sinon je te raconte pas la baleine qu’il serait devenu !!! )
L’avantage du bac à foin c’est que ça évite le gaspillage , ils n’en éparpillent pas partout, le second bon point c’est que ça aide à concentrer les crottins au même endroit : ça rentre d’un côté et ça sort de l’autre !
Le matelas est anti-dérapant, il ne glisse pas ,même mouillé. Il sèche plutôt vite et tient bien le coup, même avec les chevaux « gratteurs » !
Petit bémol, mais probablement dû à notre choix : nous n’avons pas rempli toute la largeur du box, du coup les tapis peuvent bouger. Ils ne bougent pas quand le cheval se couche et se lève, mais plutôt quand le cheval gratte, à force il donne comme des coups de marteau.
Nous envisageons une petite « bidouille » qui serait de caler les tapis avec des tassots de bois. Mais il faut que nous prenions notre courage à 2 mains pour bouger les tapis !
Mais alors globalement c’est « satisfaisant » non ?
Oui franchement, ça me simplifie grandement la vie.
Alors oui, attends-toi au premier matin, à être un peu traumatisé par tout ce « caca » mais franchement on s’y fait très vite. Et ça permet de contrôler l’état de santé de ton poney de près : couleur de l’urine, état des crottins, et même petite morve qui peut être collée au tapis.
Si je devais dire un truc à M. Fautras c’est qu’on a un soucis d’accumulation de « déchets » dans le fond du box (là où les tapis sont collés). Il y a 5mm de « jour » qui font que les morceaux de crottins s’y accumulent. Bon, la fourche à copeaux y passe, mais c’est pas très glamour. Nous avons pensé à mettre des tassots pour remplir le vide mais pour le moment on botte en touche car « un peu la flem » de bouger les tapis !!
Les +
- Facilité d’entretien : passer 10 minutes pour rendre un box niquel c’est très satisfaisant !
- Confort des chevaux: les chevaux ont clairement adopter cet espace, ils y rentrent volontiers, il y ont leur petit cocon.
- Durabilité, et resistance, le produit est solide (d’où sa lourdeur ! ) et de très bonne facture. Le système est ingénieux.
- La raclette très pratique, sans elle on perd presque toute l’efficacité de ces tapis.
- Un matelas étanche : c’est vraiment le GROS plus de ce matelas, et c’est l’argument qui a fini de me convaincre
- Ton cheval a un box toujours propre : fini les sabots pourris !
Les –
- Le prix fait réfléchir : ce n’est pas donné mais nous avons là un produit très bien conçu et fini. Et je pense que l’investissement en vaut la peine !
- Pas facile à mettre en place : on ne peut pas tout avoir, c’est solide donc lourd, il faut avoir un peu de méthode pour l’installer mais une fois fait c’est que du bonheur !
En bref,
Est-ce que je recommande ces tapis. Oui mais sous conditions. Il faut avoir pris la pleine mesure de ce que cela implique. Il faut donc garantir du foin à volonté et un maximum de sorties quand c’est possible. Je pense que ça peut être un bon plan pour les boxes en libre accès dans les pâtures.
La contrainte du nettoyage n’est vraiment pas lourde, cela demande juste un peu d’organisation, faire les choses au bon moment de ne pas les faire 2 fois.
L’économie de litière est assez évidente pour nous, et c’est vraiment pratique surtout sur le plan du fumier.
Alors oui, c’est un investissement, mais cela se réfléchit sur le long terme. Nous français, ne sommes pas habitués à cette vision du cheval « sans paille » dans le box. Mais je n’ai pas l’impression que mon cheval soit tombé dans une profonde dépression. Bien au contraire, c’est pour moi la parfaite transition pour lui enlever ces « stéréotypes » avec lesquels il a grandi. Quand je l’ai acheté Tinka’s cassait les clôtursz de son paddock dès qu’il savait qu’on avait remis de la paille dans son box pour … retourner dans son box. Oui c’était le cheval dont on disait « oh il n’aime pas le pré, juste une heure ça lui suffit… ». Il n’était pas malheureux à vivre « au box ».
Mais je le vois le matin quand je le sors maintenant il a l’oeil qui pétille. Il se tape de grandes sieste au petit matin étalé dans l’herbe. Je peux désormais lui offrir un maximum de temps à l’air libre et il s’y accommode très bien. Mais là on entre dans un autre débat, que j’aborderai probablement dans un futur article !