Equiétudes 2019 : l’impact du cavalier sur la locomotion du cheval

Hey ! Le 16 mars dernier j’ai été conviée aux Equiétudes. Cet évènement à lieu tous les deux ans, il regroupe les passionnés des chevaux autour d’axes de recherches fort intéressants. Toute la journée j’ai pu assister à des conférences.

Cette journée a été ouverte et animée par Hélène Roche, spécialiste du comportement du cheval. La journée a tourné autour de l’impact du cavalier sur le cheval de sport, que cela soit le cavalier en lui-même ou le matériel nécessaire à la pratique du sport.

Quand la science se met au service du cheval

C’est l’axe principal qui a été développé pendant ces conférences. Des amoureux des chevaux mais aussi chercheurs mettent leurs connaissances au service des équidés. L’approche peut paraître très scientifique, mais chacune des conférences ouvrait une fenêtre sur l’avenir du milieu équestre.

 

L’impact du cavalier sur le cheval

Autant que le cavalier le cheval n’est pas symétrique, il y a donc matière à analyser son mouvement pour adapter au mieux son équipement.

Russel Guire, référent à la FEI ainsi qu’au sein de l’équipe olympique Britannique. Il est surtout spécialiste de l’analyse de la biomécanique du cheval et du cavalier. Il a ainsi consacré 10 longues années à ses recherches selon des protocoles bien précis. Il s’est attelé à observer les effets de la selle et d’autres harnachements sur le cheval de sport (qu’il soit de dressage ou d’obstacle).

Cette conférence fut très passionnante. Russel commence en montrant une vidéo de John Withaker sur un triple aux JO de Londres filmé à 400 images par secondes. On voit clairement l’impact de chaque saut sur les articulations du cheval. Il démontre ainsi l’importance d’avoir un équipement adapté pour ne pas parasiter (ou du moins le moins possible) les mouvements du cheval. 

La sangle : première incriminée

Russel s’est tout d’abord penché sur la sangle et ses effets. Il en a observé les points de pressions. Sont-ils au niveau du sternum ou bien plus sur les côtés ?  Les essais furent unanimes : pas de point de pression sur le sternum, mais ce sont les côtés qui sont plus sollicités au sanglage. Alors Russel et son équipe ont mis au point une sangle qui diminuait les points de pressions à ce niveau. La résultante fut un meilleur geste des antérieurs autant pour le cheval de dressage que le cheval de CSO. 

Russel utilise différentes technologies , le tapis à capteur de pressions, les capteurs de mouvements filmés par vidéos, et les accéléromètres placés à des endroits stratégiques qui permettent d’analyser la locomotion du cheval. Chaque analyse est doublée d’une vidéo faite simultanément avec les relevés. 

 

L’adaptation de la selle

A l’aide du tapis à capteur de pression il à su déterminer la selle qui convenait au cheval du protocole. En trouvant la selle adaptée, la locomotion du cheval s’en est retrouvé grandement améliorée. Russel n’a cessé de le répété : l’importance d’un bon saddle fitter fait la différence !

Une selle qui n’est pas adaptée bouge, en bougeant, le cavalier le ressens et compense en se penchant de l’autre côté. Ainsi donc cela se répercute sur la locomotion du cheval et donc ses articulations (un antérieur va porter plus de poids que l’autre.)

Russel à poussé le vice de la recherche en comparant 3 selles sur un même couple cavalier cheval : une à la bonne taille, une trop petite et une trop grande. Ainsi donc il a pu déterminer l’impact qu’avait la taille selle sur le couple.

Les colliers de chasses eux aussi mis en cause.

Russel a brièvement parlé de l’impact des colliers de chasse, en comparant le geste d’un cheval (en 400 images par secondes) . Et ceux-ci modifient le geste du cheval. Les études de Russel ne sont pas terminées sur ce point, mais clairement , notre matériel à un impact sur la locomotion de nos équidés.

Tu montes sans montoir ? 

Et bien sache que Russel en a étudié l’impact sur le dos de ton cheval : à chaque fois que tu n’utilises pas de montoir cela équivaut au même impact qu’une réception d’un obstacle à 1m30 !! Tu vas réfléchir à deux fois avant de mettre le pieds à l’étrier ! 

Concernant l’amortisseur

Russel s’est également penché sur la question, il a analysé avec son tapis doté de capteurs de pression qu’elle était l’impact des amortisseurs, dans le cas où la selle est correctement adaptée. Il a comparé plusieurs types d’amortisseurs, mouton, feutre ou à mémoire de forme. En fonction du type d’amortisseur l’impact n’est pas le même. Mais j’étais grandement surprise de voir que le tapis à capteur de pression mettait en avant qu’il n’y avait pas plus de pressions avec certains amortisseurs.

Russel prévient : certaines selles sont déjà « close contact » celles-ci sont déjà très près du dos du cheval, rajouter un amortisseur augmentera les pressions. Il rappelle également l’importance de faire appel à un Saddle Fitter pour être sûr de bien équiper son cheval.

Il n’y a pas que la selle qui est passée au crible 

L’impact du bridon a été également décortiqué que cela soit par Russel ou Géraltine Vandevenne qui nous a présenté un tensiomètre qui mesure la tension dans les rênes. Sur un même couple cavalier cheval, même mors on modifie un élément du bridon (têtière, frontal etc…) il s’en va que le comportement du cheval n’est pas le même ! En somme, certains chevaux préfèreront une têtière anatomique, d’autres une têtière plus classique et d’autres encore une têtière déportée. Il faut vraiment voir au cas par cas. Nos chevaux sont tous différents, et parfois les soucis de tension ne viennent pas du mors en lui même mais du bridon, comment on l’adapte à la morphologie du cheval. Et oui le bridon top fashion moumoute trop beau n’est pas forcément CELUI qui sera forcément adapté à ton poney volant ! C’est beau le marketing hein ? 🙂

 

En bref,

C’est vraiment passionnant : la science se met au service du cavalier et son cheval. Ces recherches vont permettre (dans le futur….) de voir le matériel évoluer, et ce sera peut être bien le cas des consciences cavalières également !. Cette journée fut très riche en apprentissages, je ne t’en fait qu’un bref retour sur un temps que j’ai grandement apprécié. Et comme dit Russel, si tu doutes de toutes ces analyses souviens toi que les chevaux sont capables de sentir une toute petit mouche !