Hey ! On se retrouve dans un article « bilan » spécialement dédié à l’épopée de la fracture de Tinka’s. Tout cela est maintenant derrière nous, depuis bientôt 2 ans, mais je n’avais pas fait d’article « fin » un peu par superstition, mais aussi parce j’avais besoin de prendre du recul avant d’en parler. Donc maintenant que ça a bien cogité dans ma tête
Comment ça s’est fini ?
Dans le dernier article qui parlait de la convalescence de Tinka’s j’abordais le début de sa reprise d’activité. On a eu progressivement le feu vert pour reprendre les allures, le trot et enfin le galop.
1 an après son accident, on a commencé à reprendre le travail sur cavalettis, et quelques mois plus tard à l’obstacle c’était déjà une belle victoire ! Le protocole annonçait le feu vert pour les concours après quelques semaines de travail à l’obstacle, mais je ne sentais pas Tinka’s encore au top de sa forme. Donc j’ai pris le temps. Afin de le remuscler, afin qu’on se remette tous les deux, car moi aussi je n’avais pas enchainé depuis un an !
Mais a-t-il des séquelles ?
Au premier abord, il n’y a pas de séquelles sur son postérieur accidenté. Vraiment il a récupéré sa locomotion d’avant.
Mais après avoir creusé on s’est rendu compte que le postérieur gauche était plus raide , après avoir exploré, il a été conclu qu’il faisait de l’arthrose dans ce postérieur (alors qu’il n’en a pas dans celui sa fracture).
Est-ce qu’il a compensé fortement et a usée prématurément ses articulations ? C’est possible. Mais quand j’ai acheté Tinka’s il avait déjà des mollettes articulaires, et peut-être a-t-il un terrain « facilitant » sur ce membre. Toujours est-il que nous devons être vigilant sur ce point et surveiller son poids de près car cette fichue arthrose pourrait déclencher une fracture du même type que celle qu’il a eu sur son postérieur droit. Etant donné l’épopée de la « salle de réveil », il est hors de question que je revive ce cauchemar.
Sur le plan respiratoire il a quelques séquelles. Pour rappel, lors de la phase de réveil Tinka’s a fait une complication : il a fait un oedème pulmonaire. Il avait de l’eau dans un poumon, créant une grosse inflammation et donc des cicatrices. De ce fait, sa capacité pulmonaire a été réduite. On le voit maintenant qu’il a bien repris le travail, il souffle beaucoup plus qu’avant, lui qui n’était que rarement essoufflé, il est aussi plus sensible aux poussières d’écurie.
On a appris a gérer ces paramètres, en faisant de longs trottings progressifs pour le mettre en souffle, et avec le purificateur à foin et les produits Cura Naturale, qui l’accompagnent en cas de soucis respiratoires.
Combien ça a coûté ?
Je reprends une à une chacune de mes factures pour faire preuve de la plus grande transparence. A noter que les tarifs sont dépendants des vétérinaires, de l’année de facturation et que forcément cela ne te donnera qu’une fourchette « globale » à laquelle t’attendre. Pour plus de simplicité je vais « arrondir » les tarifs !
La chirurgie
- l’opération + frais hospitalisation (10 jours) = 6300 euros
- le suivi post op à la maison + médicaments (Avemix, Gastrogard, Equipalazone…) : retrait du plâtre, pansements, radios de contrôle, prise de sang + contrôles locomoteurs avec le chirurgien = 2700 euros (de mars 2022 à aout 2023)
Compléments alimentaire , suivi Ostéo, accessoires
- Excenel (antibiotique) : 3 x 89 = 270 euros
- drainant : 50 euros
- Anti stress 30 euros
- Twidil PMC : 170 euros
- Osteo flexy (sur 1 an en continu) : 460 euros
- 2 consultations ostéo : une à la reprise du travail au galop et une à la reprise du saut : 90 x 2 = 180 euros
- Tapis de box (pour plus de confort et ne pas glisser) = 494 euros
Si on fait le total nous arrivons donc à …. (roulement de tambours….) : 10 654 euros.
Voilà comment Tinka’s a réussi à me montrer que je pouvais sortir 10k de mon compte en banque sur une année. Vraiment cette année là ma CB n’a servi qu’à payer des factures 🤪.
Après ça maintenant je me sens « riche » 🙃.
Alors oui c’est une somme ENORME je te l’accorde. J’ai déjà de la chance que mon assurance a pris en charge une partie de l’opération. Cela a amoindri la facture de 30%. Mais la leçon à retenir c’est de toujours avoir un petit pécule de côté quand ce genre de chose arrive.
Comment j’ai fait pour « tenir » financièrement ?
D’une part en vendant une grande partie de mon matériel, merci à tous ceux qui y ont contribué c’était de vraies bouffées d’oxygène.
Ensuite, il n’y a pas de secret, j’ai enquillé les heures supplémentaires, j’avoue parfois j’étais un peu à bout physiquement, mais le jeu en valait la chandelle.
Le changement de ma vision de l’équitation
Je crois que cette accident a changé beaucoup de choses. J’ai pris conscience que mon cheval était plus qu’un partenaire de sport, j’ai apprécié être à pieds à ses côtés pendant sa convalescence (comme il a si bien su m’accompagner lors de mes diverses convalescences…) .
Et même si nous avons repris le chemin des concours, j’avais plus l’impression qu’il fallait que je prouve à la terre entière que mon cheval n’était pas voué à la retraite.
J’avais surtout cette boule au ventre à chaque fois que j’étais en concours avec lui. Même si il était égal à lui même: volontaire et vaillant. J’avais cette peur de faire le concours de « trop ». De me dire on a eu cette « chance » de s’en sortir, mais si la prochaine fois la fin n’est pas heureuse ? Ce genre d’expérience crée un traumatisme, et je ne sais même pas si avec notre cheval « Numéro 2 » j’arriverai à passer le cap de cette « angoisse« .
C’est vrai que quand on a eu peur de le perdre une fois et qu’on a mis 10k pour le sauver, l’amour et la raison sont d’accord pour te dire qu’une compétition d’1min30 ne vaut pas les grands galops dans les champs que nous vivons aujourd’hui…
Changement de vie pour Tinka’s… et pour moi !
J’ai aussi franchi le pas de lui offrir une vie au pré avec des potes. Même si ça a son lot d’inconvénients cosmétiques car monsieur a décidé d’être le plus cochon du troupeau (et il a même cru que le water-polo était une discipline équestre, si vous voyez ce que je veux dire…). Je suis vraiment soulagée de le voir épanoui dans son troupeau et je sens qu’il n’attend plus ma venue, même s’il est content de venir chercher quelques caresses (oui je flatte un peu mon égo 😆 ). Il est fini le temps du Tinka’s qui explosait les clôtures du paddock pour rentrer dans son box fraichement paillé… maintenant faut que je fasse 1km à pieds pour aller le chercher au fond du pré 🙃.
Apprendre à faire confiance
J’ai aussi appris à déléguer, ça a été un très très très long travail. Je pense que cette « sur-gestion » de mon cheval m’opressait et l’oppressait aussi. Je m’inquiétais au moindre bobo, je voulais absolument le box parfaitement propre la quantité de foin au gramme près etc…
Ca devenait un peu toxique. Et lorsque l’on a décidé de mettre Tinka’s en pension je crois que ça a été ma première bouffée d’oxygène après son hospitalisation. Désormais, je peux m’absenter plusieurs jours sans m’angoisser si Pompon a été sorti, si il a eu son foin etc… Si la journée de travail se rallonge et que je suis crevée le soir pas d’obligation de passer le voir je sais que tout est OK 🥰. Et ça, ça n’a pas de prix ! (bon je passe quand même le voir 6 jours sur 7 au MOINS ! )
Je ne dis pas qu’un jour (dans mes rêves de gagnante au loto) j’aurai la maison avec les hectares pour mettre mes poneys volants à domicile. Mais pour le moment cette situation me convient plutôt bien :😁. Chaque chose en son temps comme on dit, et on croit au destin.
Quels compléments pour le soutenir ?
C’est la question que vous me posez le plus en DM sur Instagram, et je pense donc que la réponse à grandement sa place ici 😋. Même si l’arthrose de Tinka’s n’atteind pas le stade de Ponaine (aka la mamie la plus célèbre de France). Je me suis grandement inspirée de l’expérience de sa propriétaire Sophie qui a eu tout le loisir de crash tester une multitude de produits.
D’une part, lorsque l’on a diagnostiqué l’arthrose de Tinka’s sur son postérieur gauche, la première réponse qui nous a été proposé a été : infiltration au Tildrenn.
Ca y’est on était arrivé à ce moment fatidique. Et j’ai quand même bien remué mes méninges, celle des vétos, et de l’ostéo de Tinka’s pour savoir quelle décision prendre. Je me suis laissé beaucoup de temps de réflexion.
Pourquoi donc ?
Le Tildrenn (ou son concurrent osphos) a la capacité d’inhiber la résorption osseuse. Je ne vais pas rentrer dans les détails vétérinaires, histoire de rester claire et concise. Mais cela agit sur la déminéralisation de l’os, en la « ralentissant ». Le Tildrenn agit aussi de manière antalgique en offrant plus de confort à ton poney volant. Mais voilà, il y a toujours un mais quand on veut faire de la magie.
Déjà il y a un risque sur le plan des coliques, le Tildrenn est recommandé en 10 injection 10 jours d’affilé pour diminuer le risque. L’autre risque c’est de complètement détraquer l’organisme de ton cheval. Car on rentre dans le cercle vicieux de DR House qui a besoin de sa Vicodin.
Tous les ans tu devras renouveler cette étape (assez couteuse) sans garantie de résultat, il faut se le garder en tête, ça marche pour certains, et pour d’autre ça peut faire l’effet « inverse » en accélérant les inconforts. Clairement Tinka’s prenant 17 ans, je n’envisageais pas de retourner sur les Amateurs 1 et surtout j’ai trouvé ce qui lui allait bien:
- Un très bon suivi Ostéo, désormais il a plus de séances de suivi qu’avant. Mais l’ostéo parvient à lui offrir assez de confort pour qu’il conserve sa musculature.
- D’autre part les compléments m’ont permis d’agir en interne pour que son corps travaille par lui même.
J’ai donc fait le choix avec l’équipe qui suit de près Tinka’s que le Tildrenn n’était pas indispensable.
Personnellement pour Tinka’s la règle c’est :
- un très bon CMV + une alimentation qui lui convient (bientôt je te parlerai de ce que je lui donne parce que j’ai fait une belle découverte sur ce plan 😙 )
- un complément MSM + Condroïtine, le meilleur rapport qualité prix est chez Pharma Horse avec le Glucopro j’en suis très contente, et pour l’hiver il convient très bien.
- Je l’alterne avec des cures chez Cura Naturale d’une part, avec le complément articulaire (en gros à chaque changement de saison) et le Flexi Moka de chez Mila Moka.
Alors oui il n’y a pas de recette miracle. Chaque cheval réagit différemment. J’ai vraiment trouvé ce qui convenait à ma grosse Patate.
Mais la base c’est son poids de forme : pas trop lourd, et le mieux musclé possible. Avec beaucoup de séances de trotting en ligne droite, des séances de stretching avec extension d’encolure, des barres au sol et des déplacements latéraux pour te présenter un petit panel d’exercices.
Le mot de la fin.
Chers amis, sachez que chaque jour où je sens le souffle de mon poney volant sur mon cou, (sa façon de me dire bonjour), je ne regrette absolument pas ce choix que j’ai fait en mars 2022 dans la salle de radios de la clinique… Il a failli y passer, ça aurait pu me détruire psychologiquement, peut être même m’éloigner définitivement du monde du cheval tellement l’épreuve a été RUDE. Mais aujourd’hui je savoure le bonheur de l’avoir encore à mes côtés, 10K en moins peut-être, mais tout l’amour de mon poney volant pour le plus longtemps possible.
Alors je reste vigilante, je le gère au maximum pour anticiper ses douleurs. Le point principal étant de gérer son poids, et sa respiration.