Finis les fers !

Yo ! On se retrouve aujourd’hui pour vous dire que je suis passée du côté du mal, du démoniaque côté obscur de la force, oui j’ai décidé de ne plus mettre de fers à mon cheval. J’ai décidé de le torturer jusqu’à sang pour qu’il épargne mon compte en banque.

Disclaimer

Il n’y a pas de bien et de mal. Tout est une question de point de vue

Je ne vais pas te dire que ferrer c’est le mal absolu. Je laisse chacun faire son cheminement de réflexion comme je l’ai moi-même fait. J’ai apprécié ne pas avoir été « stigmatisée » par mes amis « team pieds nus » parce que je faisais le choix de laisser mon cheval ferré. Je suis pour la tolérance, et pour moi il y a de la place pour tout le monde. Ce n’est pas parce qu’un cheval est ferré qu’il est forcément maltraité et ce n’est pas parce qu’un cheval est pieds nus qu’il est le plus heureux du monde. Le paramètre au milieu de tout ça c’est l’HOMME.  Tout dépend de comment l’humain-propriétaire gère la chose. Et pour être pieds nus il faut être prêt. 

Ce que je vais écrire ici, n’est que ma propre expérience, je ne suis en rien professionnelle en la matière. Mais je pense qu’il est bon d’amener sa petite goutte d’expérience pour aider ceux qui pourraient se questionner comme moi j’ai pu le faire à ce sujet ces dernières années.

Mes a prioris 

J’ai mis du temps à être prête. J’ai failli franchir le cap au moment du confinement.  Mais j’avais peur. Peur de faire mal à mon cheval. Peur qu’il ne le vive pas bien qu’il boite. Bref, vraiment je n’étais pas encore prête. J’avais besoin de me documenter et d’apprendre, mais surtout COMPRENDRE

Les arguments du pieds nus

La ferrure insensibilise le pied. Il ne perçoit plus le sol. Or le sabot permet au cheval de « lire » le terrain. Aussi, j’avais mis des plaques parce que mon cheval avait la sole fine et était sensible. En fait, c’est surtout que sa sole n’était pas « stimulée » et quand elle était en contact avec un caillou ça faisait mal à Pompon. Donc la solution a été d’éloigner encore plus la sole du sol (un comble ! ). Quand j’y pense je me dis que vraiment ma pensée à évolué.

Le pied agit comme une pompe dans le corps du cheval. Le sabot du cheval est l’une des parties les plus vascularisée. Au contact du sol le pieds renvoi le sang vers le haut. C’est bénéfique pour tous le corps, tendons, articulations, dos…

L’amorti est meilleur qu’avec un fer. Le pied se déforme sous le poids du cheval. Quand on sait que la partie basse du membre n’est constitué que d’os et de tendons on se dit qu’il faut un bon amortisseur pour supporter tout ça…

Ce qu’il ne peut pas faire (ou de manière limitée) une fois ferré.  Essaie de faire un sprint avec des chaussures de ski des années 90 verrouillées. Je pense que tu préfèreras être pieds nus ! 

Mon cheval ayant une fracture de la P1 au postérieur cet argument faisait écho en moi. Et je me disais que ça pourrait lui profiter. Alors pourquoi pas tenter le coup ?

source : Guillaume Parisot - Podologie Equine Libre -

J’ai franchi le cap, non sans encombre.

J’ai profité de la convalescence de Tinkas pour le passer pieds-nus. D’ailleurs je crois qu’il m’avait lancé le message lui même car à plusieurs reprise il avait réussi à se retirer un fer antérieur alors qu’il était confiné au box!

Les 6 mois de convalescence de Tinka’s me permettraient ainsi de « tester » la transition pieds-nus, en gardant à l’esprit que si ça n’allait pas, on retournera sur une ferrure.

Et pourtant, au début j’ai eu peur de faire une grosse bêtise ! J’ai bien paniqué lorsque son sabot s’est mis à s’effriter 2 semaines après avoir enlevé les fers. La faute aux trous de clous…

Les mois ont passé 

Et à mon grand étonnement Tinkas l’a super bien vécu ! Lui qui n’étaient jamais à l’aise avec une chaussure en moins. Je me souviendrais toujours de la visite véto d’achat que je lui ai faite passer pieds nus également car je voulais les meilleurs clichés radios. Le pauvre il n’était pas carré en trottant à l’époque. Tellement sensible dans la cour gravillonnée.

 Et pourtant…. dès que j’ai pu le sortir en main une fois déféré en avril 2022, il ne marquait pas de sensibilité au pieds. Que cela soit sur sol dur, gravillonné ou herbe avec irrégularité. C’était déjà une belle victoire pour moi !

J’ai poussé le vice jusqu’à l’amener sur nos chemins de pierres meulières et là oui, il marquait une sensibilité mais ce n’était pas la pire. Quand un cheval marque c’est qu’il sent la chose qu’il ne sentait pas avant, lorsqu’il était ferré.  Pour lui apporter plus de confort, j’ai opté pour des hippossandales mais je ne t’en dis pas plus à ce sujet un article viendra par la suite pour tout t’expliquer !

Mon gros problème : trouver quelqu’un pour prendre soin de ses pieds.

Le soucis c’est que dès que je demandais conseil à un maréchal, qui voyait les pieds de mon cheval il me disait «  il n’y a rien à couper ma petite dame ». Ha bon il est à 3 mois du dernier parage quand même …. 

 Bon c’est gentil pour mon compte en banque mais clairement  ça ne collait pas à ce que je lisais dans mes différentes lectures, dans les livres ,les groupes et les sites dédiés aux pieds nus et au parage. 

Et en effet, j’ai gardé les sous du maréchal pour m’acheter une belle rape, qui m’a coupé les doigts à la première utilisation, j’ai donc acheté des gants. Donc lorsque tu commandes une Rape commande une paire de gants aussi ! 

Et j’ai appris. Appris a faire un roll, appris à diminuer les éclats pour qu’il n’explosent pas le sabot. 

Non vraiment je ne voulais pas gérer les pieds de A à Z je vous le jure monsieur le Juge, sur la vie de mon poney volant. On m’y a forcé.


Comment ça forcé ? Pourquoi n’as pas tu fait appel à un podologue?

Il est sûr que le pieds poussant, il demande un entretien beaucoup plus régulier que lorsqu’il était ferré. 

Et pourtant j’ai contacté une belle pelletée de podologues. Tous aux abonnés absents : cheval trop loin, carnet d’adresse complet, j’en arrivais même à proposer d’amener mon cheval sur site pour son parage… mais vraisemblablement la solution ne plaisait pas… J’ai donc du m’y coller moi même !

J’ai pris le sabot par la corne (admire ce jeu de mot ! ) et j’ai rapé. Au début c’était très timide. Je m’y reprenais plusieurs fois. Puis à force j’ai pris de l’assurance. Je remercie les différentes sources de formations, et les copines « team pieds nus » pour leurs bons conseils qui m’ont permis de prendre  confiance que j’ai eu à ce moment là pour m’aider à visualiser.

Je ne dirais pas que je suis devenue experte en la matière. Mais je dirais que j’ai appris à entretenir.

Depuis une podologue est venue vers moi, et m’a proposer de nous suivre avec Tinkas. Je lui ai mis une grosse pression car c’était avant son bilan locomoteur final et j’ai dit à la nana : « attention il ne doit pas être boiteux dans 3 semaines on a un contrôle veto ». Mais ca semble rouler et le bon côté, c’est qu’elle me montre comment entretenir entre ses visites. 

Mes sources de formations.

Je vais un peu édulcorer les sources car il y en a un bon paquet. On va se concentrer sur une petite sélection !

La bible : PEL

Guillaume Parisot n’est pas venu à moi, il est trop occupé avec les chevaux de Julien Epaillard,  mais il a conçu une pépite d’informations en la matière via son site Podologie Equine Libre. Clairement, il ne faut pas hésiter à lire et Relire certains articles car au fur et à mesure de notre compréhension on arrive à capter un bon paquet de choses !

David Landreville

Lui aussi il est dément ! Bon faut un peu speacker English, mais parfois les images suffisent. C’est une bonne façon d’apprendre certains gestes. Il publie sur ses réseaux Facebook et insta  

Un peu de lecture ?

J’ai lu 2 livres traitant du sujet :

  • Découvrir et comprendre le parage naturel de Xavier Meal. Il est très intéressant et permet de poser les bases de l’approche du parage naturel.
  • Votre cheval pieds nus de Pete Ramey, je l’ai beaucoup aimé. On retrouve des notions qui ont pu fonder la PEL. 

En somme la lecture de ces 2 ouvrage m’a permis de m’aguerrir sur le plan théorique, et d’avoir plus de confiance dans ce que je faisais sur les pieds de mon cheval.

Les différents groupes Facebook.

Il y’en a une bonne pelletée libre à toi de taper PARAGE dans la barre de recherche Facebook et de t’inscrire dans les différents groupes.

Des solutions pour se former.

Ce sont les Québécois qui ont lancé cette solution. 

Tu peux apprendre à parer ton cheval avec une formation à distance .Bon il faut mettre la main au portefeuille mais ça semble plutôt complet.

2 formations Québécoises existent : 

  • Jean Philippe Riopel. Il a un groupe très actif et fait des vidéos gratuites aussi. Ca permet de bien se documenter.
  • ML Bioparage, c’est dans le même principe que le précédent, avec un groupe ouvert à tous également.
Côté français nous devrions avoir très bientôt : 
  • PEL devrait également aussi lancer sa formation à distance. C’est la première année que ça a lieu à voir les retours que nous aurons !

Après il est clair qu’il n’y a rien de mieux que la pratique. J’ai pratiqué sur ma patate, ça m’a beaucoup aidé. A terme je cherche un stage pour me former, idéalement un stage où je puis amener mon cheval pour  apprendre à LE parer. Car oui, je ne veux pas en faire un métier, je veux juste apprendre à gérer les pieds de MON cheval au quotidien.  #chacunsamerde ! 🙂 

source : Guillaume Parisot - Podologie Equine Libre -

Je me suis donc équipée ! 

Je me suis rendue sur le site : Boutique Parage 

J’y ai pris sous les conseils des copines une râpe 

  • Une save edge : j’en suis très contente, elle fait très bien le boulot elle est facile à prendre en main.
  • Après plusieurs mois de pratique et ne trouvant toujours personne pour m’aider à gérer les pieds, j’ai ressenti le besoin de m’occuper des barres : les rénettes. Il y en a pour tous les goûts et j’avoue la première que j’ai prise je l’ai prise au pif ! Il y avait des droites des gauches des doubles anneaux. Bref, j’ai pris une droite sans trop savoir. 

Même si ça coupe d’enfer je galérais, du coup j’ai pris une a anneaux qui me va beaucoup mieux.  Personnellement je me suis tournée vers la marque Basoli recommandée par Guillaume Parisot.

  • Un trépieds chez Agradi, parce que j’en ai eu marre de me faire mal au dos ! Certains le fabrique eux-même. Clairement chéri-chou n’était pas disponible pour qu’il me joue les bricolos, donc j’ai choisi la solution de facilité ! 

Ma pensée à bien évoluée. 

Autant au début je pensais qu’il fallait laisser la gestion des pieds à un pro autant désormais je commence à être convaincue que si on s’investit on peut grandement participer au confort de son cheval.

Les bons paramètres que j’ai suivis

Ne pas penser qu’on va faire des économies en étant pieds-nus. Car oui le maréchal c’est un budget, mais tous les à-côtés le sont aussi. Et il faut toujours avoir un « coup d’avance ». 

La clé de l’alimentation

Déjà, ce que je ne mets pas dans le maréchal chaque mois, je le mets dans l’alimentation et les CMV de mon cheval. Pompon ne mange pas la même chose que ses voisins. L’alimentation est un pilier du fonctionnement du cheval.  J’étais déjà vigilante sur ce point depuis quelques années, mais ça s’est accentué avec sa fracture, où pour moi l’alimentation a été un paramètre favorisant pour son rétablissement, et encore plus pour garantir sa transition pieds nus. Je suis donc partie dans les limbes des tableaux Excel à calculer les différentes rations possibles pour mon poney volant en fonction de ses besoins.

Autre point qui l’a aidé : il été complémenté pour booster l’ossification de sa fracture. Un complément lui même riche en zinc et cuivre deux oligo-éléments qui aident le pieds à se construire de manière SOLIDE. Donc on a fait une pierre deux coups ! 

Un bon matériel

L’autre partie du budget maréchal passe dans : le matériel pour entretenir ses pieds, les hipposandales (je ferais un article dessus par la suite PROMIS !! ) et la venue d’un podologue périodiquement.
Quand tout va bien évidemment ça me revient « un peu »  moins cher, mais parfois les pieds ont besoin de plus de soins. Donc clairement l’un dans l’autre, l’argument économique n’est pas celui qu’il faut prendre pour déférer son cheval. Cela demande un investissement ! 

Lorsque l’on se lance avec la râpe il ne faut pas avoir peur de râper.  C’est en forgeant qu’on devient forgeron paraît-il. Il en va de même avec le parage.

Je pense également qu’un cheval pieds nus demande un entretien régulier. J’observe chaque jour ses pieds et si il y’a quelque chose qui ne me va pas je mets un petit coup de râpe. Des fois c’est du détail. Mais ça permet d’en avoir moins gros à faire lors des « vrais parages ». 

Ecoute et patience

Et surtout, ne pas oublier d’observer, analyser, et rester PATIENT.  La patience ça paye. Ma « chance » dans cette transition, c’est que je n’ai pas eu le choix que de prendre mon temps. On a repris par de la marche en main, puis du travail au pas, puis un peu de trot, et on a fini par travailler au galop après 5 mois de protocole. Clairement, je pense que ça a bien aidé ma patate à se sentir bien dans ses pieds. 

Tinkas avait de belles lignes de stress sur chaque sabot suite à son opération. Ca faisait comme un gros creux sur le sabot. Au moins ça me permettait de « dater » son pieds (comme un archéologue daterait un vestige !) La ligne de stress a mis 9 mois à totalement disparaitre. Avant cela le sabot ne prenait pas sa forme « idéale » j’étais toujours à le corriger. Désormais on commence à rentrer dans la période où la belle corne supporte le pieds. 

En somme, pour avoir de bon pieds, il faut laisser le temps faire les choses, trouver des personnes pour nous entourer nous aider à analyser, ne cesser de se documenter et surtout apprendre à entretenir. Autant avant je pensais que cette pratique n’était pas à la portée du commun des mortels. Mais désormais je suis convaincue que chaque propriétaire peut accéder à ce savoir.

pieds nus

En bref,

On va s’arrêter là pour le moment. 

Clairement je crois que c’est un des articles du blog où j’ai mis le plus de temps à finaliser la rédaction ! Ce n’était pas une mince affaire, car je tenais à partager mon expérience, ayant été moi-même à la recherche de retour d’expérience. Mais ce n’est pas chose aisée d’expliquer les points techniques que je laisse donc aux spécialistes en la matière ! 

Aujourd’hui Tinka’s et moi reprenons tranquillement nos habitudes sportives : il travaille en carrière comme avant son accident, on saute chaque semaine, et peut être bien qu’on va ramener ses petits sabots nus sur les terrains de concours qu’on aimait bien ! 

Je ne regrette pas d’avoir franchi le pas. Même si c’est peut être un peu « tard » pour Tinka’s je reste convaincue qu’il fallait aussi que moi je sois prête à assumer tous les « à côtés ».