2C2A : nos débuts dans la méthode

Hey on se retrouve cette semaine pour notre rendez-vous 2C2A. La semaine dernière je te présentais un peu le concept global, ma découverte, le sens biomécanique de toute cette démarche, bref ce fut déjà une belle révélation. J’ai donc choisi de me rendre régulièrement chez  Julie pour me former à cette méthode qui amène à travailler son cheval en respectant tout son fonctionnement biomécanique. Et je peux vous dire qu’au vu du stage d’initiation on avait du pain sur la planche !

Mon travail depuis le stage d’initiation.

Je suis rentrée du stage de découverte de la méthode 2C2A avec le cerveau rempli de tout un tas de notions totalement NOUVELLES pour moi ! Clairement c’est une nouvelle façon de voir l’équitation, et pourquoi je n’ai pas appris ça plus tôt ????? Vraiment tous les moniteurs devraient se mettre au jus de cette méthode, elle révèle les chevaux, et permettrait d’économiser bougrement la cavalerie de club. 

Oui vraiment, j’ai passé presque 4 années aux côtés de mon cheval, et c’est seulement maintenant que je parviens à réellement le voir fonctionner. Jusqu’alors je n’ai fait qu’entretenir ce qu’il savait faire, en tirant plus ou moins sur l’élastique « capital santé ». 

L’objectif de cette méthode est de préserver au maximum le capital santé du cheval, de l’amener à prendre totalement conscience du fonctionnement de son corps et de s’en servir pleinement (va faire un Trail en ayant les omoplates coincées et on en reparle plus tard si t’es sceptique !). 

Oui, le cheval fait ce qu’on lui demande, et si on lui demande quelque-chose qui lui crée des tensions il saura difficilement nous le faire comprendre, ou bien nous cavaliers, assez imbus de nous même remettons la faute sur le mental du cheval « trop irrespectueux » « fougueux » alors qu’il cherche simplement à nous communiquer que OUI il a mal et il te le dit haut et fort mais toi tu ne le vois pas…… ou du moins tu ne vois pas quoi faire parce que « tu n’as rien à te reprocher » , tu appliques ce qu’on t’as appris : mets des jambes tend et si le cheval vient pas appuis plus fort ! 

Ainsi donc je réalisais que je ne travaillais pas mon cheval pour qu’il fonctionne réellement, oui je faisais des épaules en dedans, je « dressais » comme on dit…mais je réalise que je suis sans cesse dans la contrainte, je le comprime mais ce gros machin ne sait pas comment faire pour avancer une patte après l’autre en ayant tout de bloqué.

 

Le travail en longe : la base de TOUT

Le lendemain du stage de découverte,  j’ai suivi les consignes de Julie : petite longe pour valider les acquis de la veille. « Dès qu’il cède tu arrêtes la séances pour qu’il comprenne que c’est positif ! »Julie m’avait prévenue « tu risques avoir du mal c’est normal, il découvre la méthode tout comme toi et il est très hermétique comme cheval !  »  Et bien ma Patate têtue nous a fait mentir, puisque  le lendemain direct mis sur le cercle ce gros dindon a mis son nez par terre. Vraiment ça ne lui arrivait JA-MAIS en longe  !!! Du coup j’ai fait 5min de longe à chaque main, histoire de filmer l’exploit pour l’envoyer à Julie ! Je crois qu’elle était autant surprise que moi ! Comme quoi cette méthode a du bon ! Cela veut dire que ça a fait du bien au cheval de s’étirer, de fonctionner le nez par terre.

Indispensable travail à pieds.

Le travail à pieds est essentiel, il permet d’établir la connexion. J’ai beaucoup travaillé à pieds les enseignement de Sylvie, partenaire de Julie, diplômée de la Cense, pour apprendre à Tinka’s à céder à la pression sur la nuque, à me suivre me respecter…. il y avait un gros travail à faire à ce niveau ! Mais curieusement comme c’était plus clair dans ma tête, c’était plus clair à comprendre pour la grosse patate ! 

De jour en jour j’ai accentué ce travail en longe. Avant de le monter d’abord, ou même juste une petite longe. Je redonnais du sens à mon travail en longe et ça s’est ressenti chez Tinka’s, il était en demande. Il ne cherchais plus à s’évader comme il avait l’habitude de le faire à la HOP « pile demi tour, je colle la longe à ma croupe et taillooooooo « 

Non aucun soucis, j’ai un cheval qui gagne en rebond, qui s’étire. Déjà j’ai l’impression d’avoir fait un énorme pas. Et je peux me servir du travail en longe pour le gymnastique le travailler et l’étirer.

 

A l’action du premier cours: on entre dans le VRAI !

Après ces quelques semaines écoulées, je suis retournée chez Julie. Elle a dans un premier temps checké le travail en longe, pour me donner les boutons. Au début, j’étais un peu son robot à distance :  elle me disait comment me positionner comment agir, à quel degré de force, comment sentir quand il fallait rendre. Tout ce feeling s’apprend en pratiquant, et au fur et à mesure de la séance de longe. Je commençais à sentir, à sentir mon cheval céder, à lui rendre la longe au bon moment, et la reprendre quand il ne céde plus.

Le cercle : le premier outil de la méthode

L’exercice en soit se base sur le cercle. C’est le premier outils de la méthode pour amener le cheval à se sentir bien dans le déplacement. Comme le travail en longe se fait en cercle c’est idéal ! On met donc le cheval sur un cercle, et on agit avec sa main pour qu’il suive la main vers l’avant (en rêne d’ouverture). Si le cheval ne répond pas à cette action on agit avec le stimuli du stick. Souvent Tinka’s passait au trot, car c’était plus facile pour lui de convertir la poussée en trot plutôt que de se tendre. A moi donc de lui faire comprendre que non je voulais qu’il reste au pas ! Progressivement il comprend ma demande (il a même compris que le stick n’était pas un instrument de torture !!!)

On travail d’abord sur un petit cercle puis quand le cheval répond positivement on agrandit le cercle. On le rétrécit au besoin si on sent que le cheval se perd. Le petit cercle est plus difficile pour le cheval, il lui demande plus d’efforts il doit donc trouver la solution pour se sortir de l’inconfort. En tant que cavalier on ne doit lui proposer qu’une seule issue, la porte vers laquelle le cheval fonctionnera dans le respect de sa locomotion.

La dissymétrie de la grosse patate têtue 

Il y a toujours une main plus facile que l’autre : du fait de la dissymétrie des chevaux. Tinka’s est « droitier » : il a l’épaule droite plus tournée vers la droite, donc le cercle à droite sera plus facile que le cercle à gauche. En effet à gauche on va lui demander d’amener son épaule droite à gauche, en lui demandant de mieux pousser sur son postérieur interne, dans la bonne direction.

C’est là que l’encadrement de Julie a été super bénéfique; au début j’étais un peu dans le brouillard, trop de paramètres à gérer, mais guidée par Julie tout devient limpide ! Et progressivement, mon cheval s’amène au pas, en poussant et tendant toute sa ligne du dessus. Progressivement il suit ma main. 

Progressivement on avance dans l’apprentissage.

On a reproduit la même démarche au trot, puis au galop. Bien sûr le résultat n’était pas instantané ! Mais petit à petit, mon cheval écoute plus ma main, comme si finalement  » Maman a peut être raison, sa façon de travailler est plus cool que celle que je pensais connaitre…. »

Oui il faut montrer au cheval qu’on l’amène vers le bon. Que ce qu’il croit n’est pas forcément l’idéal pour lui. Ma Patate était persuadée qu’en restant nez au vent il serait mieux (normal il ne se sollicite pas). Mais en m’écoutant, certes, je lui demande de pousser plus fort que ce qu’il voudrait, en l’amenant à suivre ma main, il trouve ce confort mécanique en lui. C’est ça la récompense ! Ça vaut mieux qu’un seau de carottes ! Un cheval qui se sent bien dans le mouvement.

On apprend donc à pieds à son cheval à se servir de sa force. Grosso modo Tinka’s utilise une force de 3/5, il faut que je lui demande d’aller jusqu’à 5/5, qu’il se surpasse pour utiliser tout son train arrière (le moteur quoi !!!!).

 

Passage au travail en selle

Puis on est passé au travail monté. Il fallait retrouver les mêmes boutons que ceux que l’on avait installés en longe.Le point de départ est toujours le cercle. Toujours pour faire le lien avec le travail en longe

Pour le travail monté, il est indispensable d’avoir des rênes d’1m60, personnellement (sous les conseils de Julie !), j’ai bricolé un noseband inutile sur mes rênes Hunter et voilà l’affaire est joué j’ai des rênes d’1m60 ! 

Pourquoi avoir des rênes aussi longues ?

 Haha ! Parce qu’on reprend les mêmes boutons qu’en longe on décale les mains au niveau des hanches pour amener le cheval à suivre notre main. Evidemment au début celui-ci résiste. Mais dès qu’il cède, petit à petit on rend et ainsi le cheval comprend vers quelle direction il doit aller et apprend à suivre la main. C’est la base de tout. Le cheval doit suivre les mains. Et comme en longe, si le cheval ne comprend pas , on rétrécit le cercle pour ne lui donner qu’une seule porte de sortie, qu’il trouvera de lui même de façon AUTONOME (guidé par mes mains !). Quand il a la solution en récompense en le laissant sortir du cercle. Progressivement on agrandit le cercle, puis on le rétrécit au besoin pour confirmer les acquis.

Losqu’il y a incompréhension, plutôt que de rentrer dans la tension et le conflit, on repart sur plus petit, plus facile et on reconstruit gentiment. 

On peigne les rênes pour garder la tension constamment, ne jamais laisser dans le vide le cheval, et ainsi garder le contact constant. Une fois que le cheval comprend, on amène nos mains plus vers la nuque. Alors au début c’est super déstabilisant, mais on prend vite la technique. Progressivement on amène la patate à s’étirer vers le bas et l’avant. Toujours sans perdre la cadence, ainsi donc le dos monte et se tend.

On fait la même chose au trot et au galop.

 

Une leçon intense 

On s’est arrêté là dessus pour une première leçon. Au final c’est un travail de détente :  amener la cheval à s’étirer, en extension d’encolure pour progressivement travailler à niveau et finir par le travail du rassembler. L’extension d’encolure est clairement LE point de départ indispensable pour avancer dans la biomécanique de son cheval. Sans ça on ne peut pas l’amener à comprendre les éléments essentiels de son fonctionnement. On met également en avant l’importance des mains, elles guident , elles orientent, elles sont toujours là pour indiquer au cheval quoi faire sans l’assister. En gros les mains sont le moyen de communication entre toi et ton cheval. Les chevaux nous racontent plein de choses avec leur bouche, sauf qu’on ne prend pas forcément le temps de décrypter tout ça. Et ce jour là j’ai touché du bout de mes doigts la conversation qui naissait entre Tinka’s et moi 😉

 

📸 by Meghan Le Guilloux

Mes points d’appuis

  • La grosse patate se délie progressivement, on va pouvoir le gymnastiquer de plus en plus.
  • Il suit ma main (et je trouvais ça tellement MAGIQUE les premières fois…) c’est là que je me suis rendu compte que Tinka’s on n’a jamais réellement fonctionné ensemble, mais on était en contradiction… 
  • Le cercle est mon premier outil qui me permet d’amener mon cheval vers l’extension d’encolure.

Mes difficultés :

  • En longe : ne pas le suivre, faire le piquer et même reculer pour le pousser à ME suivre ! On a encore deux trois points à approfondir à ce niveau ! 
  • Ma position : mon grand buste gêne mon cheval, et ça se voit clairement sur les vidéos, je suis hapée par lui…. il va falloir que je fasse un gros travail de posture pour corriger tout ça.
  • Peigner oui, mais pas n’importe comment, avec la tension adéquate, ni trop fort ni pas assez. Un savant dosage pour garder le contact. 
  • Ne pas oublier d’amener les mains vers l’avant, c’est indispensable pour amener mon cheval à s’étirer au maximum.

 

En bref,

Ce fut une séance très intense, parce que déjà la partie en longe était assez éprouvante, il a fallu résister quand mon cheval faisait sa tête de mule pour lui montrer que j’avais plus raison que lui ! Et pareil à cheval. Il est vrai que les premières séances on se retrouve souvent face à l’incompréhension de son cheval. Mais il faut y aller petit bout par petit bout, céder au bon moment, et récompenser très fort. 

Et progressivement on sent le cheval se mouvoir dans une toute autre dynamique. je crois que c’est la première fois que j’ai vu et senti mon cheval fonctionner. J’avais l’impression d’avoir un char d’assaut près à tout démolir tellement on sentait la force dans son dos ! Cette sensation en est devenue addictive car clairement je vois mon cheval serein un peu plus chaque jour (le physique joue sur le psychique pardi !).

 J’essaye de réinvestir la séance à chaque fois, pour ne rien oublier et répéter les gammes comme le ferait un pianiste sur son piano ! Sauf que mon piano a été échangé par une grosse patate maladroite !

Dans le prochain article je te raconterai comment j’organise ma semaine quand je ne vois pas Julie, comment je le travail ma grosse Patate !

Si tu as des questions n’hésite pas à commenter ou à me contacter j’y répondrai avec grand plaisir’